Interview des défenseurs des droits des femmes africaines Georgia Brooks

[vc_row][vc_column][nd_options_focus nd_options_layout=”layout-7″ nd_options_image=”1368″ nd_options_title=”Un entretien fait par African Women Rights Advocates avec Georgia Brooks, fondatrice et directrice générale de Fempower Initiative” nd_options_subtitle=”Voici ce qu’elle avait à dire lors de son entretien avec AWRA:”][nd_options_spacer nd_options_height=”20″][nd_options_text nd_options_text_tag=”h2″ nd_options_text=”Un entretien fait par African Women Rights Advocates avec Georgia Brooks, fondatrice et directrice générale de Fempower Initiative qui travaille avec des ONG sur terrain en Egypte au Liban fournissant des services médicaux et une éducation aux filles et aux femmes. Le Covid aurait coupé court à son voyage, mais elle travaille encore sur ses projets au Caire et à Beyrouth.”][nd_options_spacer nd_options_height=”20″][vc_column_text]Le Covid aurait coupé court à son voyage, mais elle travaille encore sur ses projets au Caire et à Beyrouth. 

 

1. AWRA voudrait se renseigner sur votre établissement Fempower Initiative et pourquoi vous l’avez mis en place?

 

J’ai mis en place Fempower Initiative en 2017, ayant eu l’intention depuis longtemps

d’aider les femmes au Moyen-Orient, en particulier en Egypte avant de créer l’Initiative Fempower où j’ai travaillé dans la recherche et  la politique pour des ONG de défenses des droits de l’homme à Bruxelles, et avant cela, j’ai vecu et travaille comme rédactrice juridique à Londres. Les deux étaient des carrières intéressantes, mais je voulais vraiment <sauver le monde>. Les amis m’appellent naïvement optimiste, mais je crois qu’on est tous capables de rendre le monde meilleur, voire à travers moyens traditionnelles.

 

Comme j’ai grandi entre le Royaume-Uni et le Canada, j’ai eu beaucoup plus de liberté et d’opportunités relatives, du coup j’ai utilisé la plateforme obtenue, contacts noués et l’argent économisé et d’en faire quelque chose qui en valait la peine.

 

J’estime qu’il n’y a rien de plus rentable que d’assurer des services médicaux et de l’éducation qui ont ainsi devenus les principaux domaines que ciblent Fempower Initiative.

 

2. Quelle est l’importance de la mobilisation des femmes et des filles aujourd’hui, en particulier dans un monde post-Covid? Les filles sont la colonne vertébrale de nos communautés; elles représentent nos futures leaders, nos mères; notre action actuelle impactera notre monde entier. Certes, le COVID est un virage dans l’histoire, et nous devons nous assurer que la direction que nous prenions est positive. La pandémie a révélé la gravité des inégalités préexistantes qui ont été bien documentées que les répercussions de la pandémie ont été pires pour les femmes.

 

 

J’utilise souvent l’exemple des mes belles-filles à Bruxelles; tous à l’adolescence, tous a l’ecole. Car leur apprentissage est toujours fait en ligne tout au long du confinement en attendant maintenant le retour à l’école, il y autant de filles qui l’ont carrément abandonnée pour travailler et se marier. Selon la cagnotte de Malala “Malala Funds”,  20 millions filles ne seront pas en mesure de retourner à l’école, peut-être pour toujours.

 

3. Pourriez-vous nous expliquer votre travail et vos activités au Moyen-Orient, en particulier en Egypte?

 

L’Initiative Fempower soutient un certain nombre de projets d’éducation et de santé en Egypte et au Liban. En Egypte, nous avons établi un partenariat avec une excellente ONG dénommée EACD; association égyptienne pour le développement global. L’EACD y exerce ses activités depuis 1995 et vise à aider les groupes défavorisés un peu partout dans le pays, à savoir les femmes, les enfants et les jeunes vivant dans les bidonvilles ruraux et urbains en mettant l’accent sur l’éducation, la santé, le développement économique et l’environnement. Ensemble, l’EACD et moi préfèrent de se concentrer sur la santé. En 2018, nous avons instauré une clinique de santé dans la région El Marg au Caire, fournissant l’equipements et le personnel indispensables uii les femmes reçoivent des soins prénatals et postnatals ainsi que des dépistages du cancer, donc la situation pourrait être extrêmement dangereuse.

 

4. Quel avenir envisagez-vous pour les filles et les femmes en Egypte?

 

Je crois que nous traversons une période de transition. Je suis sur que toutes les générations le disent, mais l’année 2020 seule a été un tel bouleversement. J’espère que les filles et les femmes n’acceptent plus aveuglément la situation actuelle et elles sont assoiffées d’acceptation, d’égalité et de justice en posant davantage de questions et en remettant en question leur monde.

 

Par exemple, une fille de 17 ans, qui avait abandonné l’école dans son enfance et suivait des cours d’éducation informelles dirigés par une ONG locale, m’a dit qu’elle voulait étudier pour pouvoir “travailler en tant enseignante [elle-même].” Une autre jeune fille – âgée de 14 ans – m’a dit que les cours l’avaient aidée à comprendre que la violence domestique n’était pas acceptable et lui ont donnée le courage de dire à son père d’arrêter de la frapper.

 

Je me rends compte que je n’ai pas beaucoup parlé des hommes à cet égard, et c’est faux car je connais beaucoup d’hommes féministes et désireux de voir une plus grande égalité en Egypte. J’espère que, comme les filles et les femmes demandent à être considérées et traitées à pieds égaux avec les garçons et les hommes comprendront que c’est la société dans son ensemble qui en bénéficiera. Le féminisme n’est pas anti-hommes. Autonomiser les femmes ne veut dire pas priver les hommes.

 

5. D’après vous, qu’est-ce qu’il manque en matière de santé et d’éducation pour les femmes et les filles en Afrique? Et l’Egypte? Je crois tout le problème réside dans l’accessibilité. Les filles et les femmes n’ont aucun accès à l’information. La connaissance est un roi ou devrais-je dire reine – et pourtant tant de choses sont inconnues ou indisponibles. Evidemment, pour l’Egypte et une grande partie de l’Afrique, cela est encore aggravé par les traditions et croyances culturelles. Tant de sujets inappropriés ou tabous, et les filles grandissent sans en savoir plus ou mieux. J’ai rencontré des femmes dans la vingtaine qui ne connaissent pas l’hygiène de base ainsi que des filles d’à peine 15 ans subissent des pressions pour se marier.

 

Certes, le financement est un autre facteur crucial. Mon travail avec l’EACD m’a permis de découvrir la diminution considérable des subventions internationales de projets de santé en Egypte au cours des dix dernières années, car l’Egypte est considérée comme l’un des “meilleurs” systèmes de santé en Afrique. Cependant ce système est incapable de résoudre le problème du grand nombre de personnes marginalisées sans domicile fixe ou vivant dans les bidonvilles, donc “inconnues” de l’administration et sans esprit ni matériel pour accéder meme aux soins de santé.

 

6. Avez-vous travaillé avec des femmes au niveau local en Egypte? Si oui, à quels problèmes sont-ils confrontés? comment traiter ces problèmes?

 

Nous voulons tous être en sécurité, etre en bonne santé, être heureuses – tant pour nous que pour nos familles. En fin de compte, nous voulons tous la meilleure qualité de vie. Malheureusement, pour de nombreuses jeunes femmes que j’ai rencontrées , ce n’est pas le cas. Une grand nombre est victime de violence conjugale, et beaucoup intériorisent la violence comme étant de leur faute ou même justifiée parce qu’elles sont des femmes. Cela est également vrai pour les MGF, qui sont illégales depuis 2008 mais qui sont toujours répandues dans tout le pays. Il est si difficile et frustrant d’entendre parler de ces abus, et pire encore lorsque les femmes rejettent nos offres d’aide. Dans ces cas, je me sens désemparées.

 

Par conséquent, la résolution des problèmes d’éducation, de soins médicaux et de violence à l’égard des femmes qui doivent venir de tous les niveaux et membres de la société, et ce de manière répétée. Nous ne verrons jamais assez de femmes au pouvoir, ni de femmes médecins, ni de féministes masculins, car tant que nous ne comprendrons pas que c’est normal, que c’est acceptable, que c’est souhaitable, nous ne progressons jamais. Les civilisations évoluent et changent, et c’est bien, c’est normal en fait; c’est ainsi que nous survivons. Ce ne sont pas des moments mais des mouvements; nous irons là où nous devons être. Pour les femmes égyptiennes, je sais qu’elles veulent être dans un lieu d’égalité, et je continuerai de faire tout ce que je peux pour y parvenir.[/vc_column_text][nd_options_spacer nd_options_height=”20″][/vc_column][/vc_row]

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Le Covid aurait coupé court à son voyage, mais elle travaille encore sur ses projets au Caire et à Beyrouth.